Le 9 décembre, la House of Automobile (HoA) réunissait constructeurs, loueurs, DRH et décideurs publics à la Chambre de Commerce pour une soirée consacrée au « Marché automobile, voitures de société : état des lieux et perspectives ». Humakina y était pour une raison simple : au Luxembourg, la voiture de société n’est pas qu’un objet fiscal ou technologique, c’est un levier RH majeur.
Voici ce que les DRH, CPO et HRBP peuvent retenir de cette conférence, avec un focus sur la voiture de société au Luxembourg, l’ATN, la TVA et l’attractivité des talents.
D’entrée de jeu, Gerry Wagner, porte-parole de la House of Automobile, a planté le décor :
transition énergétique ambitieuse, contexte économique et géopolitique incertain, évolution de la fiscalité et de la TVA sur les voitures de société.
Pour objectiver le débat, la HoA a mené deux enquêtes d’ampleur :
Objectif : comprendre comment ces évolutions influencent les choix de motorisation, les intentions d’achat… et le rôle de la voiture de société au Luxembourg dans l’attractivité des employeurs.
Pour Humakina, le sujet est central : la mobilité fait partie intégrante du pacte employeur / collaborateur, en particulier dans un pays où les talents sont très mobiles et où les flux de frontaliers structurent le marché du travail.
Les résultats présentés sont sans ambiguïté.
Lorsque l’on demande aux entreprises et aux salariés à quel point la voiture de société compte dans un package salarial :
Autre élément fort : la voiture de société arrive nettement devant les autres avantages extra-légaux, notamment :
« La voiture de société reste l’avantage extra-légal n°1 pour attirer et fidéliser les talents au Luxembourg, loin devant les congés supplémentaires et les plans de pension. »
Constat issu de l’enquête de la House of Automobile, présenté par Gerry Wagner
Elle est perçue comme une composante « normale » du package, au même titre que le fixe, le variable ou la prévoyance.
Pour les RH, cela confirme une réalité souvent ressentie mais rarement objectivée : remettre en cause cet avantage sans alternative claire, c’est toucher directement à l’attractivité de l’employeur et au pouvoir d’achat des collaborateurs.
L’étude montre également que l’importance de la voiture de société est encore plus marquée chez les 24–44 ans.
Cette tranche d’âge concentre :
Contrairement au récit selon lequel « les jeunes ne s’intéressent plus à la voiture », la conférence a mis en évidence un constat nuancé :
pour beaucoup de jeunes cadres, la voiture de société n’est pas un gadget de statut, mais un outil concret de mobilité et de pouvoir d’achat.
Lors de la table ronde, Christophe Colacino (Fleetability) l’a bien résumé : les jeunes ne raisonnent plus en chevaux fiscaux et cylindrées, mais en solutions de mobilité et en loyers mensuels.
« Les jeunes talents ne parlent plus de chevaux fiscaux, mais de solutions de mobilité et de loyer mensuel : la voiture reste centrale, mais le référentiel a profondément changé. »
Christophe Colacino, Owner, Fleetability, lors de la table ronde HoA
Pour les RH, la conclusion est claire : la voiture de société reste un levier d’attractivité majeur pour les profils 24–44 ans, à condition de l’intégrer dans une approche globale de Total Rewards et de politique de mobilité.
Côté fiscalité, le message envoyé par les participants est clair : le niveau actuel de l’Avantage de Toute Nature (ATN) à 2 % pour les motorisations non 100 % électriques est perçu comme problématique.
Les conséquences évoquées :
Les nouvelles règles de TVA liées à l’arrêt dit « QM » de la Cour de Justice de l’UE renforcent cette tension : non-récupération partielle de la TVA sur les loyers des véhicules de société, complexité administrative, incertitudes pour de nombreuses entreprises.
Un effet pervers ressort clairement de l’enquête :
« Fragiliser la voiture de société, c’est prendre le risque de pousser les collaborateurs vers des véhicules thermiques achetés en privé et conservés huit ans ou plus, en ralentissant la transition électrique. »
Synthèse des conclusions présentées par Gerry Wagner sur les effets possibles de la fiscalité actuelle
Résultat : on perd à la fois un outil RH d’attractivité et un levier puissant de renouvellement vers l’électrique dans le marché automobile luxembourgeois.
Pour les RH, le sujet n’est donc pas seulement budgétaire : c’est une question de positionnement employeur, de pouvoir d’achat des collaborateurs et de cohérence avec les engagements RSE de l’entreprise.
Lors de la table ronde, plusieurs intervenants ont apporté un éclairage très opérationnel du point de vue des entreprises.
Pour les DRH, cela signifie que la politique automobile ne peut plus être gérée uniquement par les achats ou la flotte : elle devient un chapitre à part entière de la politique RH et de la marque employeur.
À la lumière des échanges et de l’enquête HoA, voici quelques pistes d’action pour les directions RH au Luxembourg :
« Pour les entreprises basées au Luxembourg, ce contexte oblige à repenser la Car Policy et la fiscalité des voitures de société en intégrant à la fois l’ATN, la TVA et les objectifs de mobilité durable. »
Analyse Humakina
La conférence de la House of Automobile l’a montré avec force :
La question n’est donc pas de savoir si la voiture de société doit disparaître, mais comment l’adapter intelligemment pour :
Chez Humakina, nous continuerons à suivre ces évolutions, en particulier sous l’angle de la marque employeur, de la mobilité et de l’expérience collaborateur.
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