Le marché du travail allemand est confronté à une pénurie croissante de main-d'œuvre qualifiée, un défi qui représente un coût économique significatif, estimé à 49 milliards d'euros par an actuellement, et potentiellement 74 milliards d'euros d'ici 2027. Au cœur de cette problématique se trouve la transition des jeunes vers la vie professionnelle, un processus étudié en profondeur par la Bertelsmann Stiftung dans son récent rapport "Ausbildungsperspektiven 2025" (Perspectives de formation 2025). Les résultats de cette enquête, menée auprès de 1 755 jeunes de 14 à 25 ans , offrent des perspectives cruciales pour l'avenir de la formation professionnelle et du marché du travail.
L'étude confirme que l'apprentissage professionnel demeure l'option éducative post-scolaire privilégiée en Allemagne. Près de neuf jeunes sur dix envisagent de commencer un apprentissage après l'école , et plus de 40 % en ont fermement l'intention. Cet engouement est particulièrement marqué chez les élèves ayant un faible niveau de scolarité, pour qui l'apprentissage est clairement l'option de carrière préférée.
Cependant, une part significative des jeunes – 45 % – reste indécise quant à son avenir professionnel. Plus préoccupant encore, un jeune sur cinq (20 %) envisage de travailler sans qualification professionnelle formelle , un chiffre qui grimpe à un sur quatre chez ceux ayant un faible niveau de scolarité. Cette tendance expose les individus à un risque accru de chômage et à des revenus moindres sur le long terme.
Un point faible majeur identifié par l'étude est l'orientation professionnelle. Seul un tiers des jeunes interrogés se sentent bien informés sur les choix de carrière. Plus de la moitié (51 %) déplorent que, malgré l'abondance d'informations, il est difficile de s'y retrouver.
Les formats les plus valorisés par les jeunes pour s'orienter sont les stages d'une semaine ou plus (70 %) , le conseil personnel (51 %) – qu'il provienne d'enseignants, de formateurs ou de conseillers d'orientation – et les visites d'entreprises (49 %). Cela met en évidence la préférence marquée pour les expériences pratiques et le contact humain direct.
Plusieurs facteurs freinent l'engagement des jeunes dans un apprentissage :
En matière de recherche, les candidatures en ligne dominent (80 %). Cependant, pour les jeunes ayant un faible niveau de scolarité, les services de l'Agence fédérale pour l'emploi (63 %) et les annonces "classiques" dans les journaux ou sur les tableaux d'affichage (49 %) restent des canaux importants.
La réussite de la transition des jeunes vers une qualification professionnelle est un impératif économique et social. Face à ces constats, plusieurs pistes sont essentielles :
En comprenant mieux les perceptions et les difficultés des jeunes, les acteurs du marché du travail peuvent collaborer pour construire des ponts plus solides vers la qualification professionnelle, assurant ainsi une main-d'œuvre qualifiée pour l'avenir de l'Allemagne.